
24 Fév L’esprit LIVE de LATER. | L’Après Rendez-Vous du Vinyle
Quelques jours avant leur concert qui aura lieu le 5 mars à La Machine du Moulin Rouge, nous avons croisé deux des membres du groupe parisien LATER. Après avoir été propulsés sur la B.O. de la série Netflix « Emily In Paris » avec le morceau « Back To Heaven », les voici de retour avec « Golden Bay », leur second album studio publié chez Cookie Records.
LES RENDEZ-VOUS DU VINYLE
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Bonjour LATER. ! Puisqu’on est là pour vous découvrir, pouvez-vous vous présenter aux abonnés et aux auditeurs ?
NOAH : Bonjour ! Bien sûr ! Alors voici Charles, le chanteur de LATER., et moi, Noah, du coup, je suis producteur et je fais la basse sur scène. Et après, ceux qui ne sont pas là, Paul le guitariste et Théo le pianiste.
Le 5 mars, vous allez donc jouer à La Machine du Moulin Rouge. Quelles sont vos sensations à l’idée de savoir que vous allez jouer là-haut ?
CHARLES : Pour moi, le choix est vraiment lié par rapport à notre premier album qui était beaucoup plus d’influence Rock. On l’a défendu à La Cigale, on trouvait que ça marchait bien. Là, on voulait vraiment un truc plus électro, et on a choisi La Machine pour ce côté hybride de salle de concert combiné au club. On voulait vraiment s’amuser avec ça pendant le nouveau live que l’on a monté. Là, on était encore en résidence la semaine dernière pour tout finir. Et du coup, il y a vraiment ce côté cohérent avec l’album, où on voulait insuffler une autre énergie qui marche bien avec la salle.
NOAH : C’est vrai qu’on s’est posé la question des salles dans lesquelles on voulait présenter l’album, et on cherchait une jauge à peu près similaire à La Cigale, bien qu’on ne voulait pas refaire La Cigale. On cherchait un truc qui ne soit pas forcément très Rock, et qui raconte autre chose. La Machine du Moulin Rouge s’y prêtait bien. Ça aurait pu être Le Trabendo aussi. On aurait pu le faire au Badaboum. On aurait pu tenter d’autres trucs, comme la Gaîté-Lyrique, le Divan du Monde, L’Élysée Montmartre,… mais on s’est dit que La Machine, c’était bien. Et puis peut-être un jour Le Trianon ? On verra…
Est-ce que le nom de l’album (« Golden Bay ») a un lien avec le groupe Parcels, originaire de Byron Bay ?
CHARLES : Pas du tout ! Alors, effectivement, c’est un lieu qui pourrait exister. Mais on ne s’est même pas posé la question de savoir s’il y avait une forme d’ancrage dans le réel. D’ailleurs, on n’a pas non plus cherché à le faire rentrer dans la réalité. C’était un lieu neutre, un peu universel. On s’est dit « c‘est notre monde à nous, il s’appelle comme ça ».
NOAH : Et c’est également parti du morceau « Golden Bay », qui est présent sur notre album.
Avec les plateformes actuelles de streaming, quel genre de playlist vous suit lors de vos déplacements, et est-elle collégiale ?
NOAH : Pour les playlists, c’est assez variable, c’est en fonction des moods. Charles peut craquer de temps en temps et mettre des trucs qui tabassent. Et puis, des fois, moi je peux venir calmer le truc. Généralement c’est plutôt comme ça. Quant à Théo, il peut mettre de la Bossa Nova, et Paul mettre du Rock. Plus il y a de trajet, plus il y a de playlists, et plus on se découvre des trucs. On s’influence mutuellement à chaque fois. Ça part dans tous les sens !
Est-ce qu’il en découle quelque chose quand vous faites des soundcheck ? Est-ce que vous avez des idées qui vous viennent dans ces moments-là ?
NOAH : Quand on fait des soundcheck, pas forcément. On essaie surtout d’être rapides et efficaces pour nous enlever un maximum de stress, et parce qu’on n’a pas encore fait 300 dates dans nos vies. Par contre, ça arrive que des idées puissent ‘poper’ à n’importe quel moment. Quand on passe pas mal de temps sans composer ni se voir, il y a plein de choses inconscientes qui se passent. Le fait de partager du son, de voyager, de vivre des moments ensemble, ça influence forcément nos futurs morceaux.
Vous vous trouvez aujourd’hui chez un disquaire très généraliste (Balades Sonores) avec une clientèle très multigénérationnelle. Quelle impression cela vous fait-il ?
CHARLES : J’adore ! C’est la deuxième fois que je viens dans ce lieu. J’ai l’impression d’être dans un Spotify réel ! Il y a tous les styles, tous les genres, et il y a juste à chercher. J’adore ce côté-là ! Ça permet de ne pas de tomber sur quelque chose qu’on m’aurait directement proposé. Dès que tu ouvres l’appli de Spotify, ça peut te plaire, tu l’écoutes, mais la démarche est moins intéressante. Par exemple, aujourd’hui, on devait choisir des vinyles, et moi j’avais des références en tête. Finalement, j’en ai choisi d’autres, et je me suis dit que ça allait m’emmener ailleurs, me permettre de parler d’autres choses. C’est ça la vie. C’est bien que ce soit spontané, je trouve qu’on se rend encore mieux compte du volume et de toute la culture musicale. On a envie de tout bouffer, de tout connaître sur le bout des doigts, et de se dire que peu importe les styles, il y a forcément des choses à apprendre.
NOAH : Il y a trois ans, je m’étais donné comme défi d’acheter un vinyle par semaine, et de me faire une belle collection. J’adore me perdre chez les disquaires, chercher des références, tomber sur des surprises… Au début, tu as envie d’y aller pour chercher ce que tu connais. En fait, ce n’est pas forcément la meilleure démarche ; il faut se faire happer par une pochette de disque, voire un détail, ou même ce que le disquaire est en train d’écouter au moment où tu rentres dans sa boutique. Il se passe plein de trucs ! Il n’y a pas un algorithme ou une radio qui te cible. Tu rentres, et il y a un mec passionné qui t’accueille et qui te propose des trucs. Je trouve ça trop bien ! Après, il y a aussi de quoi écouter sur les plateformes de streaming.
Quel est votre rapport avec le format disque vinyle ? En avez-vous chez vous ?
NOAH : Oui, j’en ai ! J’en ai écouté beaucoup quand j’étais chez mes parents, vers mes 18 ans. Après, j’ai emménagé. Aujourd’hui, ma platine ne fonctionne plus trop. Mais j’en ai écouté pas mal.
CHARLES : J’ai une platine aussi chez moi, mais qui ne fonctionne pas hyper bien. Elle a pris la poussière. C’est pas un truc dingue mais je sais que, typiquement, quand on fait des voyages pour faire des concerts, j’aime me ramener un vinyle. Je me dis que, dans tous les cas, il est là. Et je trouve que, de base, c’est déjà de la déco. Chez moi, il y en a partout ! Je trouve ça trop beau.
NOAH : L’objet a autant d’importance que le son. On fait souvent ça, on s’achète des vinyles quand on part en concert. On revient, et tu sais exactement où tu l’as acheté, à quelle occasion, c’est ta trace du week-end. Et c’est cool de garder des souvenirs comme ça. En plus, tu peux jouer le truc plus tard, ça t’évoque des trucs.
C’est quoi le futur de LATER. ? Avez-vous des choses importantes que vous aimeriez explorer musicalement, ou en rapport ?
NOAH : Pousser l’esprit live des compositions et de la scène, et aller encore plus loin dans le naturel et l’organique. J’ai l’impression que c’est un peu l’envie du troisième album, mais rien n’est encore écrit. Ensuite, c’est de continuer à explorer la scène, faire des concerts. Là, on vient de faire une semaine de résidence ; quand on travaille un show comme ça, on n’a pas envie de le défendre sur seulement deux ou trois dates. On a envie de faire plein de concerts, de partager le truc, et de progresser sur scène.
CHARLES : On évolue avec chaque album, et je pense qu’on gagne en maturité de composition, mais aussi en compétences. Nos premiers sons, on les adore, mais ils sont beaucoup moins aboutis par rapport à ce qu’on arrive à faire maintenant. Aujourd’hui, on se retrouve parfois avec des projets contenant 300 pistes ! On veut que ce soit massif, on veut de l’énergie, quelque chose de puissant. Avec « Golden Bay », on a vraiment pris énormément de plaisir. C’est vraiment la musique qu’on voulait communiquer. Maintenant, on est tous dans le mood d’essayer quelque chose de très différent. En même temps, on ne se fixe pas vraiment de limites ni d’objectifs. On veut rester très libres dans la composition. Si demain on veut que le premier single du prochain album soit une balade de 6 minutes, ce sera ça !
NOAH : D’une certaine manière, on veut un peu quitter l’ordinateur. On a passé beaucoup de temps dans un univers de home studio. On veut retourner dans un espace plus grand, avec des instruments, et explorer d’autres univers.
Propos recueillis chez Balades Sonores par Ramblin James pour Monsieur Vinyl